Monaco, ce joyau du littoral méditerranéen, est réputé pour son extravagant luxe, ses yachts scintillants et ses automobiles de sport rutilantes, mais derrière cette façade glamour se cache une réalité surprenante : les Monégasques, malgré leur proximité aux lieux de jeux les plus prestigieux, sont complètement exclus de l'accès aux casinos. Ce fait étonnant a été révélé par plusieurs sources, dont RTL.

Pour comprendre cette loi insolite, il faut remonter au XIXe siècle, lorsque le Prince Charles III, dans un acte visionnaire, a ouvert des casinos pour renflouer les ressources financières de la Principauté. Cependant, soucieux du bien-être de ses propres sujets, il imposa des restrictions, arguant que le jeu pourrait ruiner les Monégasques. L’idée était de transformer Monaco en une destination prisée pour les touristes fortunés, surtout après avoir vu ses villes voisines comme Menton et Roquebrune souffrir économiquement. À cette époque, les jeux de hasard étaient prohibés dans les pays alentours, faisant de Monaco un havre pour les parieurs étrangers.

Une loi de protection sociale

La mesure de protection instaurée à l'époque visait non seulement à préserver les ressources de la Principauté mais également à éviter les conflits d'intérêts qui pourraient surgir si des employés des casinos croisaient des membres de leur famille ou des amis aux tables de jeu. Ce n'est pas qu'une simple règle, c'est une barrière sociale soigneusement conçue. En effet, les revenus des Monégasques étaient jugés trop bas pour risquer des pertes significatives, et cette inclusion d'une classe de joueurs privilégiés était censée maintenir l'équilibre financier de la ville.

Ce cadre restrictif a été renforcé par une loi adoptée en 1987, qui stipule clairement que « les Monégasques ne peuvent, dans les maisons de jeux, participer à ceux-ci ». Même si elle n'est applicable qu'au sein des frontières de Monaco, cette législation demeure en vigueur, avec des contrôles stricts sur l'identité des joueurs potentiels.

Les exclus d'un monde de jeux

Les Monégasques ne sont pas les seuls à se voir interdire l'accès aux tables de jeu. La loi s'étend également aux fonctionnaires, aux représentants de l'État, et même aux militaires en uniforme. Cela inclut aussi ceux qui seraient en état d'ivresse ou sous l'influence de substances illicites, renforçant l'idée de maintenir un environnement de jeu sûr et respectueux. La liste des interdits de casinos est aussi variée qu'intrigante, illustrant la complexité des lois monégasques qui se mêlent aux enjeux de sécurité publique.

Malgré cette absence des Monégasques dans les casinos, la tendance de l'État semble être de maintenir le statu quo. Des responsables, comme le haut-fonctionnaire Albert Croési, ont affirmé que, selon leur perception, cette restriction ne crée pas de sentiment de discrimination parmi la population. En 2016, il déclarait que les habitants de Monaco, s'ils désiraient tenter leur chance, pouvaient simplement traverser la frontière pour s'adonner aux plaisirs du jeu. Une prudence qui souligne le souci d’un équilibre précaire entre le divertissement et les responsabilités sociales au sein de la Principauté.