Chaque jour, pas moins de 300 millions d’euros sont misés dans des jeux d’argent en ligne à travers le monde. Il suffit d’un simple ordinateur ou d’un smartphone pour espérer toucher le jackpot et vivre le frisson du jeu. Si les casinos physiques semblent résister à l'épreuve du temps, notamment en France où la culture du jeu a des racines profondes, les « bandits manchots » ont rapidement migré vers le vaste monde d’Internet et les diverses plates-formes des réseaux sociaux. Sur des plateformes populaires comme Youtube ou Twitch, les machines à sous virtuelles tournent à plein régime, attirant un public toujours plus large.

Des streameurs influents, qui partagent leurs expériences de jeu avec leur communauté, tirent profit de leurs recommandations en touchant un pourcentage sur les connexions générées. Cette dynamique crée un cercle vicieux : des émetteurs de cartes bancaires, des banques et des publicitaires encaissent également une part importante sur toutes les transactions effectuées. À Malte, où sont implantés la plupart des sites de jeu – plus de 300 sociétés enregistrées dans cette petite île – cette nouvelle industrie représente aujourd’hui un impressionnant 12 % du PIB de l’ancienne colonie britannique. L’avenir du jeu en ligne est-il en train de redéfinir notre rapport à l’argent et à la chance, ou assistons-nous à une crise imminente que personne n’a encore réussi à contenir ?

Les enjeux sont énormes et les conséquences sont vouées à perdurer : il est impératif de prendre conscience de l’ampleur de ce phénomène pour protéger les joueurs fragiles tout en cherchant à réguler ce marché tentaculaire. Les risques de dépendance et de faillite financière doivent être mis en lumière, et des mesures préventives doivent être mises en œuvre pour éviter que la situation ne devienne hors de contrôle.