Repérés dans le casino aixois, quatre joueurs ont été suivis. 15 000€ ont été dérobés

Leur martingale a fonctionné à quatre reprises, leur permettant de s'en aller avec des gains substantiels. Un système élaboré, stratégique, qui ne se contente pas d'un coup d'éclat, mais qui cible plutôt ces joueurs lambda, en se nourrissant de la malchance isolée des autres. Un petit gain au final, mais un butin total estimé autour de 15 000 euros, ce qui reste une somme conséquente. Des victimes isolées, des retraités, qui ne bénéficient pas de la sécurité que pourrait offrir une chambre forte. Entre novembre et janvier dernier, quatre joueurs du Pasino, chacun se dirigeant vers leur domicile après avoir empoché des gains variant entre 3 000 et 4 000 euros, ont été suivis dans la nuit jusqu'à leur porte avant d'être délestés de leur précieuse cagnotte.

C'étaient triomphalement trois hommes et une femme, tous âgés entre 50 et 78 ans, représentant le profil classique et traditionnel du client du Pasino. Ce sont ces retraités qui, avec leur style de jeu paisible, pénètrent dans le casino, jouant souvent seuls, et n'ont pas la force de réaction nécessaire face à la fougue des jeunes, plus récemment attirés par les tables de poker. Les faits se sont systématiquement déroulés durant la nuit, à Aix, Puyricard et Rognac.

L'enquête diligentée par les policiers de la Sûreté du commissariat d'Aix a permis d'identifier trois malfaiteurs, révélant ainsi leur mode opératoire bien rodé. Un complice à l'intérieur du casino avait la mission de repérer les proies de la soirée, tandis que deux autres complices, masqués par l'obscurité, attendaient à l'extérieur dans une voiture. Dès que les joueurs quittaient le Pasino, ils prenaient en chasse leurs cibles, les suivant discrètement jusqu'à leur domicile.

À l'arrivée, l'un des agresseurs se jetait sur le joueur, l'immobilisant, tandis que l'autre se dirigeait directement vers la sacoche ou la poche où étaient dissimulés les gains de la soirée. Ce schéma laisse à penser que ces délinquants ne laissaient aucune place au hasard lors de leurs opérations nocturnes. Et pour s'assurer que la machine à sous leur soit favorable, les deux agresseurs avaient sans aucun doute un complice bien retranché à l'intérieur du casino, observant chaque mouvement.

D'après les premiers éléments de l'enquête, cet homme n'est jamais entré dans le jeu, n'ayant jamais mis un seul euro dans un bandit-manchot ni un kopeck sur une table de jeux. La police a réussi à interpeller deux Marseillais, âgés de 26 et 28 ans, déjà connus pour divers petits délits, qui ont depuis été placés en détention provisoire. Le troisième complice, doté d'un passé judiciaire plus lourd, reste activement recherché par les forces de l'ordre.

Quant à l'argent volé, il n'a toujours pas été retrouvé. Ces dernières années, les casinos, directement ou indirectement, sont devenus des cibles potentiellement privilégiées pour ce type de criminalité. Le Pasino d'Aix, fleuron du groupe Partouche qui célèbre cette année son dixième anniversaire, ne fait pas exception. Bien que ce soit dans les habitudes des joueurs de se rendre dans le casino avec du liquide et de repartir avec leur butin, surtout après une soirée de chance, un conseil judicieux serait de choisir de se faire payer ses gains par chèque, une option disponible dans tous les casinos de France, pour échapper à de telles mésaventures.